Couverture du livre avec un macaron "coup de coeur"
"Dans la forêt" de Jean Hegland, éd. Gallmeister, 2018.

Il y a des livres qui laissent une trace profonde, presque physique. "Dans la forêt" de Jean Hegland en fait partie. Ce roman, écrit sous la forme d’un journal, est un choc par la franchise de son récit. Tout y sonne juste, brut, sans fard — la voix d’une jeune fille qui, jour après jour, raconte la lente métamorphose de l’adolescence vers la maturité, dans un monde qui s’effondre.

C’est un huis clos en pleine nature, entre deux sœurs réfugiées dans une maison au cœur de la forêt. Loin de tout, elles s’aiment intensément, se déchirent, se perdent, se retrouvent. Entre la survie la plus pragmatique — apprendre à chasser, cultiver, se défendre — et la lutte intérieure contre la peur, la solitude et la folie, leur lien devient à la fois refuge et prison.

Certaines scènes peuvent heurter si elles sont prises isolément. Mais replacées dans le flux du récit, elles participent à sa vérité, à cette sincérité bouleversante qui fait toute la force du livre. Rien n’y est gratuit : chaque épreuve, chaque geste, chaque silence dévoile un peu plus la fragilité et la grandeur de l’humain face au chaos.

"Dans la forêt" n’est pas seulement un roman dystopique. C’est un récit d’initiation, une fable intime sur la fin d’un monde et la naissance d’un autre — intérieur, plus sauvage, plus vrai.

Agnieszka, bibliothécaire

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